Coucou mon roseau,
Je me suis dit que j'allais reprendre les précédentes lectures du club et te faire les chroniques des livres qu'on a lu ensemble pendant ces 3 ans d'aventure entrepreneuriale.
Depuis août 2020, on a déjà lu 16 1ivres ensemble. Kuessipan, la lecture en cours, est la 17ème. Et aujourd'hui, je vais te parler des 6 premières lectures communes du coffret club ( l'époque où j'avais mon entreprise).
1/ L'énigme du retour de Dany Laferrière / Thème: Le grand voyage
Genre: Roman, autofiction
Pages: 280
Edition: Le livre de poche
Prix: Médicis 2009
Incipit:
La nouvelle coupe la nuit en deux.
L'appel téléphonique fatal
que tout homme d'âge mûr
reçoit un jour.
Mon père vient de mourir.
Résumé: Dany Laferrière revient dans son pays natal, Haïti suite à la mort de son père. Après des années d'exil, pour des raisons politiques, il revient dans ce pays qu'il aime. Il découvre l'état de son pays: la misère, la violence, l'art, un neveu qui porte le même nom que lui. Il nous partage cette expérience de manière poétique: ses sentiments et réflexions.
Avis: Dany Laferrière manie à la perfection la poésie et le récit. Difficile de mettre ce roman dans une case. Il se trouve au carrefour de plusieurs genres. Je l'avais déjà constaté dans Chronique de la dérive douce. Il nous fait découvrir avec ses yeux plein de poésie son île natale qu'il aime et dont il voit le potentiel mais aussi les failles. Les thèmes sont: l'exil, la famille, la littérature
Autres citations:
Si on revient au point de départ/cela voudra-t-il dire/ que le voyage est terminé? / On ne meurt pas tant qu'on bouge. / Mais ceux qui n'ont jamais franchi/ la barrière de leur village / attendent le retour du voyageur/ pour estimer si cela valait/ la peine de partir
En fait, la véritable opposition n'est pas/ entre les pays, si différents soient-ils,/ mais entre ceux qui ont l'habitude/ de vivre sous d'autres latitudes/ (même dans une condition d'infériorité) / et ceux qui n'ont jamais fait face / à une culture autre que la leur.
2/ L'affaire du coupeur de tête de Moussa Konaté / Thème: Fais-moi peur
Genre: Policier
Pages: 177
Edition: Points
Incipit:
A la gare de Kita, devant le modeste bâtiment à étage de style colonial abritant les bureaux et le logement du chef de gare, sous une rangée de manguiers centenaires, une foule compacte et enthousiaste se pressait autour d'un orchestre traditionnel.
Résumé: La fête bat sont plein à Kita pour fêter la victoire de l'équipe de football, l'Union sportive de Kita. Au milieu du tumulte, on découvre le cadavre d'un mendiant sans tête. Le commissaire Dembélé est dans une impasse : le commissaire Habib et son adjoint sont appelés en renfort. Les thèmes abordés: Mali, les différentes ethnies, les traditions vs la modernité.
Avis: Cette lecture a été une très belle découverte pour moi: j'ai voyagé au Mali et j'en ai appris sur les différentes ethnies qui la composent. C'est un policier non sanglant. Le style de Moussa Konaté est fluide et il nous emporte dans son univers. Ce n'est pas le livre qui m'a le plus touché mais c'était un bon moment de lecture.
3/ La couleur pourpre d'Alice Walker / Thème: Livre versus film
Genre: Roman épistolaire
Pages: 344
Edition: Robert Laffont - Pavillons poche
Prix: Pullitzer et American Book Award en 1983
Dis jamais rien à personne qu'au bon Dieu. Sinon ta mère elle en mourrait...
Cher bon Dieu,
J'ai quatorze ans. J'ai toujours été bien sage.
Résumé: Célie, une ado qui a été enlevée par un couple violent qu'elle appelle "père" et "mère". Le "père" va la violer à plusieurs reprises. Ensuite, elle est mariée de force à Albert Jonhson, un homme violent. Elle écrit régulièrement au bon Dieu et cette correspondance va lui permettre de garder espoir. On est dans l'Amérique ségrégationniste (1930 en Géorgie). Les thèmes: le racisme, la violence, le statut des Noirs aux Etats-Unis, la place de la femme.
Avis: Ce roman épistolaire ne laisse pas indifférent. Célie, la narratrice est une jeune femme à qui personne n'a donné sa chance. Considérée comme laide par tout le monde: elle ne va pas à l'école alors qu'elle a soif d'apprendre. Son écriture est naïve mais incisive. J'ai été émue aux larmes en suivant le quotidien de cette adolescente qui a grandi trop vite et à qui "personne" n'a donné sa chance. A LIRE ABSOLUMENT.
Autres citations:
Notre problème à nous autre Noirs c'est qu'après l'esclavage, on n'a plus rien voulu savoir des Blancs. Mais pour se mettre bien avec, faut toujours leur donner quelque chose: ton argent, ta terre, ta femme ou ton c*l.
4/ Peau noire, masques blancs de Frantz Fanon /Thème Black History Month
Genre: Essai
Pages: 225
Edition: Points
Incipit:
Nous attachons une importance fondamentale au phénomène du langage. C'est pourquoi nous estimons nécessaire cette étude qui doit pouvoir nous livrer un des éléments de compréhension de la dimension pour-autrui de l'homme de couleur. Etant donné que parler, c'est exister absolument pour l'autre.
Résumé: Il s'agit d'un essai qui traite de ce que c'est d'être noir dans un monde occidental. Il se compose en 7 chapitres: le Noir et le langage; la femme de couleur et le Blanc ; l'homme de couleur et la Blanche; du prétendu complexe de dépendance du colonisé, l'expérience vécue du Noir; le nègre et la psychopathologie et le nègre et la reconnaissance.
Avis: Frantz Fanon nous apporte son expertise de psychiatre sur le statut de colonisé et plus précisément sur le fait d'être noir dans un pays occidental notamment d'être antillais en France. Cet essai n'était pas à mon sens destiné à être diffusé au grand public et pour cause : il n'est pas très digeste. Les phrases sont longues, les termes utilisés sont spécifiques au domaine psychiatrique donc pas facile à appréhender. Mais les thèses abordés sont essentielles et importantes encore aujourd'hui. SE DOCUMENTER EN AMONT MAIS A LIRE ABSOLUMENT.
Et en parallèle, je t'invite à lire Identités meurtrières d'Amin Maalouf.
Autres citations:
L'inconscient collectif n'est pas dépendant d'un héritage cérébral : il est la conséquence de ce que j'appellerai l'imposition culturelle irréfléchie. Rien d'étonnant, donc, à ce qu'un Antillais, soumis à la méthode du rêve éveillé, revive les mêmes fantasmes qu'un Européen. C' est que l'Antillais a le même inconscient collectif que l'Européen.
5/ Cent vies et des poussières de Gisèle Pineau / Thème: Destin de femmes
Genre: Roman
Pages: 312
Edition: Folio
Incipit:
Ce n'était pas la première fois que Gina se trouvait empêtrée dans ce flot de promesses et grands serments. Du déjà-vécu. Du déjà-dit et entendu. Après la naissance de Judith et aussi celle de Billy, avec sa mine de poupée charmeuse, elle avait déjà juré qu'elle arrêtait de faire des enfants.
Résumé: Il y a deux temporalités dans ce roman. Tout d'abord, on suit Gina, une mère de famille de 6 enfants qui vient d'apprendre qu'elle est enceinte de son sixième enfant. Chaque enfant ou presque a un père différent. Sa fille Sharon, une ado qui a un avis sur le mode de vie de sa mère. Il retrace leur quotidien, les pensées de la mère et de la fille dans un quartier difficile de Guadeloupe. De l'autre côté, on suit le même quartier au temps de l'esclavage.
Avis: J'ai beaucoup aimé la plume de Gisèle Pineau. Il traite de la famille matrifocale. On suit une mère qui se lasse des hommes et de ces enfants et qui ne se sent bien qu'enceinte. Tout cela dans le contexte d'une Guadeloupe actuelle: la délinquance, la précarité, la difficulté de trouver un logement.
Autres citations:
La traite est abolie dans les colonies françaises depuis 1815. Mais l'esclavage perdure. Il faut quand même des bras pour que le travail se fasse dans les plantations. Le sucre l'exige.
6/ Victoire, les saveurs et les mots / Thème: les saveurs
Genre: Roman
Pages: 319
Edition: Folio
Incipit:
Elle est morte bien avant ma naissance, quelques années après le mariage de mes parents. Je ne connaissais d'elle qu'une photographie couleur sépia signée Cattan, le meilleur artiste de l'époque.
Résumé: L'histoire se passe en Guadeloupe. Maryse Condé essaie dans ce roman de reconstituer l'histoire de cette grand-mère qu'elle ne connait et dont on lui a tres peu parler. Sa grand-mère maternelle, Victoire, avait la peau blanche. Elle avait un talent pour la cuisine : elle l'exerce chez M. et Mme Walberg.
Avis: L'autrice peint un portrait très romanesque de sa grand-mère. D'après le peu d'informations qu'elle a, l'autrice nous narre l'histoire d'une femme que la vie n'a pas épargné. Sa plume nous envoute. L'autrice sait partir du réel pour nous emmener dans la fiction et inversement.
Autres citations:
Officiellement, Victoire fut donc engagée comme cuisinière au service des Walberg. Pourtant, aucun papier ne l'atteste. Dès les premiers repas, elle stupéfia son monde. Loin de se contenter d'exécuter avec brio des plats créoles, elle inventa.
Donne moi ton avis si tu as lu certains des livres dont je te parle.
A bientôt
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Coucou mon roseau, ton avis compte pour moi